En 2023, le nombre d’animaux utilisés dans des expériences a augmenté de 1,6 % par rapport à 2022. Ces dernières années, les expériences les plus contraignantes (degré de gravité 3) étaient en hausse constante. Ce n’est plus le cas en 2023. Environ 39 % des animaux ont servi à des expériences n’impliquant pas de contraintes.
L’activité de recherche sur des animaux reste élevée en Suisse. Dans l’ensemble, selon la statistique de l’expérimentation animale de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), 595 305 animaux ont été utilisés dans le cadre d’expériences l’année passée (+ 1,6 % par rapport à 2022).
En 2023, les autorités cantonales compétentes ont autorisé 560 nouveaux projets de recherche impliquant des animaux ; cela représente 106 autorisations de moins qu’en 2022. Cette baisse va de pair avec le recul du nombre de demandes déposées.
Graphique : Nombre d’animaux utilisés dans des projets de recherche entre 2014 et 2023
Depuis 2014, les expériences impliquant le plus de contraintes, de degré de gravité 3, étaient presque toujours en hausse. Pour la première fois depuis 2018, on a enregistré une légère baisse l’année passée (640 animaux de moins, soit - 2,4 %). Il faudra attendre les prochaines années pour savoir si cette inversion se confirme. Environ 91 % des expériences de degré de gravité 3 sont consacrées à la recherche sur les maladies humaines. Dans ce cadre, plus de la moitié des animaux servent à la recherche sur le cancer et les maladies neurologiques.
En 2023, environ 10 000 animaux de plus (+ 6,7 %) ont été utilisés dans les expériences de degré de gravité 2, alors qu’ils étaient près de 17 000 de moins dans les expériences de degré de gravité 1 (- 9,1 %). Quant aux expériences de degré de gravité 0, les chercheurs ont recouru à environ 16 000 animaux de plus (+ 7,5 %).
Les souris, oiseaux, poissons et rats sont les espèces les plus représentées. La statistique dévoile une nette augmentation du nombre de porcs. S’élevant à 42 000, leur nombre a été multiplié par 10 par rapport à l’année précédente. Cette hausse s’explique par l’intensification des activités de recherche dans le domaine de la santé et de la protection des animaux. Près de 37 000 porcs ont été utilisés à cette fin, dont 99 % dans des expériences de degré de gravité 0. Ils ont par exemple servi à calculer des indicateurs de mesure de la santé animale.
En Suisse, les chercheurs doivent mettre en œuvre le principe des 3R : replace, reduce, refine. Cela signifie qu’ils doivent envisager des méthodes de substitution à l’expérimentation animale, réduire le nombre d’expériences et les améliorer. Pour progresser dans ce domaine, le Conseil fédéral a lancé le Programme national de recherche « Advancing 3R - Animaux, recherche et société » (PNR 79) en mai 2022, qui durera cinq ans.
La législation sur la protection des animaux distingue quatre catégories de contraintes, du degré de gravité 0 à 3 : les expériences de degré 0 n’impliquent pas de contraintes, par exemple les études d’observation. Celles de degré 1 causent des douleurs légères et de courte durée. Celles de degré 2 correspondent à une contrainte moyenne. Enfin, celles de degré 3 font subir des contraintes sévères aux animaux.
Statistique de l’expérimentation animale en 2023 : Site web de l'OSAV
Centre de compétences 3R Suisse: Centre de compétences 3R Suisse
Programme national de recherche PNR 79 : PNR 79
Contacts / Renseignements: Contact, Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), Service médias, 058 463 78 98